Depuis
les débuts de pivots, il y a cinquante ans, la quantité de terres irriguées a
fortement augmentée dans plusieurs Etats américains. Par exemple dans le Kansas
elle a augmenté de plus d’un million d’ha. Il y avait 250.000 ha irrigués en 1950. Les consommations
des pivots en eau sont énormes : souvent plus de 4 m3 d'eau par minute – cette
avidité a provoqué un déclin inexorable de l'aquifère. Le développement de la
production de l’éthanol de maïs, qui est très exigeante, n'a fait qu'empirer les
choses. Poussé par la forte demande, la spéculation et le mandat du gouvernement
pour produire des biocarburants, le prix du maïs a triplé depuis 2002 et les agriculteurs ont réagi en augmentant leur
superficie en maïs irrigués par près d'un cinquième aux USA.
Avec
l’épuisement de la nappe phréatique, ces vastes régions vont devenir des zones
sèches dans les 25 ans à venir car l’eau utilisée s’est accumulée dans les
temps anciens et se reconstitue que très faiblement. L’ogallala le nom donné à
cette ressource couvre une superficie équivalente à notre pays.
Les cultures de substitution de sorgho et de mil sont moins exigeante d'un tiers en eau et sont utilisables pour produire de l'éthanol. Elles ne sont produites que lorsque l'agriculteur voit ses ressources en eau s'épuiser.
Et
quand la nappe phréatique s'épuise, elle est partie pour de bon. Pour restaurer
l'aquifère, il faudrait des centaines, sinon des milliers, d'années de pluies. Un
projet existe, il s’agirait de la renflouer avec l’eau des grands lacs américains
par un grand canal mais le Canada s’y oppose car une diminution du niveau des lacs
réduirait le volume des chutes du Niagara qui est un atout touristique
important pour le pays. En outre, avec le réchauffement climatique, l’eau douce sera aussi très utile dans le futur pour le Canada.